Caractère →

Histoire → Pas besoin d'un long topo sur ton enfance pour expliquer combien tu as changé de cette personne que tu étais avant. Il suffit juste d'évoquer un événement de cette enfance pour éclaircir le mystère qui t'entoure. Un événement qui t'a changé du tout au tout. Tu es passé de l'agneau au loup, du chassé au chasseur, de la douceur à la cruauté. C'est à cause de ça, à cause de ce jour-là que tu n'as plus aucun cœur. A cause de ça que tu sombres parfois dans les limbes de la folie. Que tu prends plaisir à te mutiler. Que tu es le Shôta de maintenant. Sûrement que si rien n'était arrivé, tu serais une personne normale... Tu te souviens encore de ce jour-là , mais tu l'enterres au plus profond de ton être. Tu te fermes complètement lorsqu'on essaie de te tirer les vers du nez. Et si ça va trop loin, comme à ton habitude, tu n'hésites pas à frapper. Tu n'as jamais rien dis à personne. Tu n'as jamais parlé de ce professeur de mathématique. Celui-là même qui te donnais des cours du soir. Au départ ça avait bien commencé. Il te réexpliquait plus concrètement ce que tu n'avais pas compris en classe. Il te faisais faire des exercices. Tu étais content de remonter ta moyenne. Mais voilà. Plus les séances passaient, plus ça devenait bizarre. Une caresse sur la joue. Puis, un regard un peu déplacé sur tes fesses. Pour ensuite carrément poser sa main sur ton fessier. Ce qui t'embarrassais mais tu ne pouvais pas tellement comprendre que ce n'était pas normal, à 12 ans à peine. Jusqu'au viol forcé, par surprise. Des phrases dégueulasses qu'il te murmurait à l'oreille alors que tu écrivais au tableau. Il s'était rapproché, serré à toi. Tu pouvais sentir sa chose contre tes fesses. Le feutre tombait par-terre. Il avait glissé sa main dans ton caleçon. Tes yeux s'écarquillaient, tu mordais ta lèvre inférieure pour y contenir les cris. Des cris de souffrance. L'acte commençait. Les larmes montaient à tes yeux. L'adulte irresponsable embrouillait ton cerveau, il disait que c'était normal. Qu'il fallait que tu prennes du plaisir. Toi, tu sentais juste que tu avais très mal. Quelques gouttes de sang au sol. Tu as mal, et tu te sens coupable. Tu as presque envie de lui demander si ce n'est pas une punition.


Et puis, soudainement, dans un élan que tu ne te connaissais pas , tu ne te reconnaissais pas, tu attrapais la chose la plus pointue que tu avais à portée de main. Les ciseaux de ton professeur. Et , avec une force qui n'était pas celle d'un garçon de 12 ans, tu plantais les deux lames dans sa cuisse. Le regard vide de sentiment, à moitié nu, tu le fixais. Le sang s'écoula doucement de la cuisse de ton tortionnaire. Une flaque se formait peu à peu. Un rictus mauvais déformait ton visage de juvénile. Et tu tournais de l’œil.


La première chose que tu vis à ton réveil, c'était le plafond d'un blanc ennuyeux. D'une pièce que tu ne connaissais pas. Lorsque tu voulu bouger un de tes membres, tu te sentais retenu. On t'avais attaché. Tu ne pouvais pas bouger. Tu gigotais et tu avais envie de hurler pour te sortir de là. Mais tout ce qui passa tes lèvres, c'était un rire, un rire glauque. Un rire résonnant dans le couloir. Tu riais tellement fort que ça attirait les médecins. Ce n'était pas un rire d'enfant, digne d'une personne de ton âge. C'était un rire de psychopathe. A en faire frissonner tous les gens qui l'entendent. "l'Humanité va mourir entre mes mains..." "Vous êtes tous détestables, tous menteur, tous hypocrites..." C'est ce que tu arrivais à dire entre deux salves de rire. Ce manège dura une bonne quinzaine de minutes. Mais il ne suffisait que d'une dizaine de seconde pour que les médecins choisissent de t'enfermer ici. "Un danger pour la population."


T'assommer de calmants et t'enfermer. Il n'avait trouvé que ça pour contenir ta folie. Seulement, cela ne faisait qu'aggraver la situation. Tes symptômes devenaient de plus en plus réccurrent , de plus en plus présent. Tu tombais dans une folie a n'en plus finir. Tu te faisais du mal et rien ni personne ne pouvait t'aider. Personne ne cherchait à te comprendre. Tu es resté deux ans et demie dans cet hôpital. Et tu aurais pu y pourrir jusqu'à la fin de ta vie si tu ne t'étais pas enfuis.

Comment en es-tu arrivé à reprendre les études ? Et surtout, comment es-tu parvenu à intégrer la team la plus connue de Suzuran ? Personne n'a jamais réussit à savoir. C'est comme si tu étais arrivé du jour au lendemain. Mais des rumeurs disent que tu connaitrais le chef des Crow de façon très personnelle...
 

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